Découvrir la chute à Grand-Mère, en motoneige hors-piste.

février 8, 2016

Par Emmanuel Laferrière,
Directeur des opérations et guide

Les gens qui me connaissent savent bien que je trouve drôle de lancer en l’air que je suis sûrement la personne dans l’UNIVERS qui ait descendu le plus souvent la Mattawin! Je me demande souvent ce qui me pousse à faire encore ce métier après tant d’années. Pourtant mon cœur y est encore! Toutes ces formations en sciences de la terre mises sur les tablettes pour l’amour inconditionnel de la rivière, du guidage, de la découverte, du travail avec les gens et les milieux naturels!

Cette semaine, je me suis rappelé ce qui m’animait tant dans ce travail. Je me suis rappelé ce qui me donne ce sentiment d’accomplir quelque chose qui me tient à cœur. Parfois, il s’agit de pas grand-chose pour se remémorer l’époque où l’on essayait de créer de nouvelles activités pour le Centre d’Aventure Mattawin. Il s’agit de pas grand-chose pour comprendre que je suis encore un enfant déguisé dans un corps d’adulte. Alors Erick et moi sommes partis mardi après-midi faire du hors-piste en motoneige. Notre objectif incontestable était de découvrir la chute à Grand-Mère par les sentiers forestiers, en hiver et en motoneige hors-piste. Un vrai labyrinthe où il devient extrêmement risqué de s’aventurer. Les dangers d’hypothermie, d’enlisement dans la neige ou de mourir dans un ruisseau à moitié gelé nous guettait à chaque minute qui passait! Au début, je n’avais qu’une idée en tête: arriver à l’heure à la garderie pour ne pas subir les fougues de la gardienne de mes filles! Par la suite, la frénésie de la découverte s’empara de moi et mon idée unique était de trouver cette chute avec mon compagnon de voyage qui fonctionnait sur son radar infaillible et qui me disait à tout bout de champ : ‘’ me semble que je suis déjà passé ici‘’.

En avançant, je me disais quelle beauté, nous pourrions la faire découvrir à nos invités sur une surprenante neige où seule une motoneige peut nous propulser. Un coin de forêt presque vierge nous donnait l’impression d’être dans le grand-Nord, mais à seulement 1 heure de motoneige du camp de base du Centre d’Aventure Mattawin.

Mais revenons à notre expédition, tels des enfants qui partent à la découverte du fond de leur carré de sable, nous sommes entrés dans les sentiers du km 22 de la ZEC Chapeau-de-Paille, avec l’assurance de trouver la chute. Plus nous avancions, plus nous cumulions de détours, de reculs-avances et des avants-arrières, plus le doute s’emparait de nous. Pourtant, là, dans le fin fond des bois, arrêtés près d’une falaise nous entendions la rivière gronder à enterrer un troupeau de lions affamés. C’est à ce moment que nous nous sommes dit que cela pouvait n’être que le vent dans les arbres! 14h30, le temps presse et je vois déjà la gardienne me réprimander, me traiter de père indigne tout en me réclamant 50 $ du 15 minutes de retard! Je vois bien mon collègue de voyage qui veut atteindre le sommet et moi aussi l’envie m’envahit! Est-ce le fait de vouloir passer à l’histoire ou de vouloir avoir cette communion avec ce qui me coule dans les veines depuis plusieurs années…la Mattawin? Nous décidons donc qu’il était nécessaire pour notre survie à tous et toutes, pour la dignité d’Erick, qui pour la 4ieme fois tentait cette expédition pour la connaissance collective, d’aller jusqu’au bout! Nous débarquons de nos motoneiges pour nous mettre à descendre une côte remplie de falaises qui n’a rien à envier au sentier du Big Joe! Là, en-bas du sentier, directement sous nos yeux, se trouvait LA CHUTE, devant nos yeux, en plein hiver, elle était là avec son 80 m3 d’eau/seconde, elle rugissait en disant :’’ il commence à être temps que je vous voie l’hiver gang de mattawineux!’’.

Pour découvrir la chute, voyez notre forfait :
http://centredaventuremattawin.ca/lexperience-hors-piste-intermediaire-2-a-3-jours